Sur les très nombreux manuscrits envoyés par des écrivains novices aux maisons d’édition, bien peu décrocheront le Graal : la réponse enthousiaste des éditeurs. « Dire non est leur métier, aujourd'hui plus que jamais », affirme même Delphine Peras, de L’Express. D’ailleurs, de nombreux écrivains, parmi lesquels des auteurs de best-sellers et quelques prix Goncourt, ont eu à subir l’épreuve de la lettre de refus.
Celle-ci est le plus souvent standard, et sous-entend, en général, que le manuscrit a été estimé assez (voire très) faible. À défaut d’une réponse favorable, recevoir une lettre « personnalisée », circonstanciée, est donc la preuve que son manuscrit a suscité un certain intérêt. « Une lettre détaillée est […] un gage d’estime », dit même Marie Desmeures, éditrice chez Actes Sud.
Pourtant, la lettre argumentée peut aller de la bienveillance de certains éditeurs pour qui « Un manuscrit est un cœur posé sur une table qu’il faut traiter avec délicatesse » au mépris cassant et assumé d’autres. L’auteur rejeté pourra s’en trouver parfois blessé durablement. À savoir donc : la quête de l’éditeur par l'aspirant écrivain est parfois bien douloureuse.