Lorsqu’un poète renommé décide de regrouper dans un seul livre soixante mésaventures d’écrivains racontées par eux-mêmes, cela donne un aperçu burlesque et inattendu d’une facette méconnue de leur métier ! Avec beaucoup d’humour et d’autodérision, pudiquement ou carrément sans retenue, soixante auteurs anglo-saxons racontent l’envers du décor : l’exposition de leur personne à tous les regards après la publication de leur(s) ouvrage(s).
Car, comme le résume très finement Simon Armitage : « La littérature offre un nombre infini d’occasions de gêne et de honte parce qu’elle s’exerce sur cette lisière exiguë où la pensée intime rencontre sa réponse publique. »
Après ça, vous qui rêvez de voir votre œuvre prendre forme livresque, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenu : lectures publiques devant des salles vides, visiteurs hargneux pendant les séances – interminables pour les plus célèbres – de dédicaces, interviews honteuses données sous l’empire de l’alcool, journalistes qui ignorent jusqu’à votre nom...
Vous en redemandez ? Tout est dans Hontes, et plus encore !
Hontes, Confessions impudiques mises en scène par les auteurs, Sous la direction de Robin Robertson, Traduit de l’anglais par Catherine Richard, Éditions Joëlle Losfeld, Coll. Littérature étrangère, 2006.